CAM LILAC
the stories, pictures and mess

Premier rendez-vous.
Londres était en plein effervescence, c'était l'heure de la sortie des bureaux et l'heure où tout le monde rentrait chez soi. Par la route, par le bus ou par le métro. Peu importait toutes les routes et toutes les lignes de métros étaient bondées. J'étais actuellement allongée sur mon canapé à zapper sur la télévision essayant tant bien que mal d'ignorer le bruit des voitures qui défilaient sous les fenêtres. Je n'avais pas encore repris les cours et le temps commençait à être long. Bien sûr, j'allais danser dans la salle de danse de l'immeuble. Bien sûr, je passais du temps sur mes dessins. Mais, avec l'appartement vide, je passais surtout mon temps à bougonner. Je voulais commencer ma première année et le temps avait décidé de passer au ralenti. Si seulement Harry n'avait pas eu à travailler, on aurait fait quelque chose. On serait peut être même rentré à Holmes Chapel pour quelques jours.
Mon téléphone était posé sur la table de salon, assez loin pour ne pas que je le vérifie toutes les cinq secondes mais assez près pour ne pas manquer quoi que ce soit. Je soufflai un bon coup, les programmes proposés à cette heure là ne m'intéressaient pas. La télé réalité n'est pas ma tasse de thé et j'avais eu l'occasion de lire les informations dans le journal qu'Harry avait ramené avec le petit déjeuner après sa première réunion de la journée. L'ennui ferme. Rien à regarder et rien à faire. Même pas du ménage ou du rangement, l'appartement était complètement propre. Même la salle de bain de la chambre d'ami, j'ai vérifié. Mes pointes étaient déjà suspendues dans le dressind, une machine était en route, ainsi qu'une tournée du sèche-linge, le lave vaisselle était vide et il n'y avait rien dans l'évier. Comble du comble, on m'avait explicitement demandé de ne pas préparer à manger. Avant qu'il ne reparte vers une autre réunion Harry s'était assis à côté de moi au bar de la cuisine.
"Je vais rentrer plus tard que d'habitude ce soir, je sais pas encore exactement quand mais je t'enverrai un message dès que je sais. Et tu ne prépares rien.
_ Comment ça je prépare rien ?
_ A manger, pas besoin de t'en occuper.
_ J'ai le droit d'en savoir plus ? avais-je demandé ?
_ Non.
_ Même pas si on va sortir ou si je dois m'habiller spécialement ?
_ On sort, tu peux mettre ce que tu veux et je te dirais bien de te faire belle mais ça serait plutôt inutile et contre productif."
Il m'avait embrassé furtivement sur le front et était déjà dans le couloir quand je lui dis qu'il abusait. Je l'avais entendu rire avant qu'il ne me souhaite une bonne journée et que la porte claque. La télévision ne m'apporterait visiblement aucune distraction alors je l'éteint. Allongée sur le sofa, je me mis à regarder le plafond. Comme si je pouvais voir les étoiles ou qu'il était soudainement devenu fascinant. Je me suis mise à compter, comme on le faisait sur le banc de la cour de récréation en balançant nos pieds. Mais je perdis le compte quelque part entre 87 et 93. Je me mis ensuite à faire une liste mentale de mes derniers sujets de tableaux: Harry, ma mère, une corbeille de fruits, Harry, la guitare de Niall, Harry, un vase rempli de roses et Harry. J'ai ensuite passé en revue tous les endroits où on pourrait aller ce soir là . Aucun ne me convins réellement. Pendant quelques secondes je dus me battre avec moi même pour ne pas appeller Gemma afin de savoir si elle était au courant. Si je faisais ça, elle ne me dirait pas et il m'en voudrait d'avoir gâcher la surprise. Ces foutus papillons allaient certainement me rendre dingo avant même qu'il ne puisse m'emmener jusqu'au garage. Au moment précis où je me levai pour aller prendre une douche, mon téléphone vibra et m'indiqua que j'avais un message.
"Je finis dans 15 min, soit prête pour dans une heure."
Dans un record de quarante minutes, j'étais habillée, coiffée et maquillée. Rien de trop compliqué, il était déjà vingt heures et je n'avais pas envie de passer trop de temps à me démaquiller. Je m'étais contenté de sécher mes cheveux et de leur donner un peu de volume. Pour quelqu'un qui les a en chignon tous les jours ce simple changement est quelque chose de remarquable. Alors que j'étais en train de me chausser, la porte d'entrée s'ouvrit et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire j'étais debout et en train d'enfiler ma veste. Il remarqua mon manège et ça le fit rire. Alors qu'il déposait quelques affaires et qu'il changeait de veste, je passai davant lui. "Dépêche toi Styles on n'a pas toute la nuit." Ce à quoi il répondit par un rire et "dommage j'aurais bien aimé t'avoir pour moi cette nuit." Sa remarque me fit légèrement rougir, et ce n'est que quand il prit ma main que je remarquai qu'il était sorti à son tour.
Au final, on a même pas eut besoin de prendre la voiture. Ni le bus ni le métro en fait. On a marché pendant quelques minutes, dans la pénombre de l'automne qui arrivait, main dans la main. On a marché jusqu'à ce qu'on arrive devant une petite caravane qui vendait des crêpes. N'importe qui connaissant ne serait-ce qu'un petit peu Harry sait qu'il adore les crêpes. "Presque prévisible H". Il a haussé des épaules tout en me souriant. Il m'a dit de m'installer à une des tables pendant qu'il allait commander. "Sauf si tu me fais pas confiance, dans ce cas il faut que tu viennes avec moi." Evidemment que je lui faisais confiance, depuis longtemps et pour toujours. Les tables étaient placées sur un carré de terrasse en bois placée juste devant la petite échope. De là où j'étais je pouvais le voir de dos. J'aurais pu le reconnaître même si je n'avais pas su qu'il était là . Ses boucles tombaient dans sa nuque, son dos était presque droit, ses mains en train de tourner et retourner son portefeuille et j'aurais parié qu'il était en train de se mordiller les lèvres pendant qu'il regardait le menu. Par coeur. Ca faisait longtemps que je le connaissais et ce fut la première chose que je lui dit quand il revint les bras chargés de nourriture.
"Ca fait presque dix ans qu'on se connaît.
_ Je sais Lily, presque dix ans qu'on est meilleurs amis.
_ Dix ans que je supporte ton humour plus que douteuse et tes bouclettes. Dis-je en passant une de mes mains dans ses cheveux jusqu'Ã ce qu'elle repose sur sa nuque.
_ Dix ans que tu me rends complètement marteau."
Il s'est rapproché de moi et m'a fait voir tout ce qu'il avait rammené après avoir embrassé le bout de mon nez. Deux crêpes au jambon et fromage, deux au sucre et deux au chocolat. Sans compter les deux énormes chocolat chauds. On a mangé tranquillement, sans être dérangés et en discutant de tout et de rien. De nos souvenirs d'enfance, de ce que l'on voulait faire dans l'avenir plus ou moins proche. De la météo aussi, comme de bons petits anglais. Les crêpes étaient parfaites et je compris pourquoi il passait aussi souvent, il me promis de m'y amener plus souvent.
"Tu sais pourquoi on est là ce soir ? Me demanda-t-il.
_ Parce que t'en avais marre de ce que je faisais à manger ?
_ Même pas. Je me suis rendu compte hier soir alors que tu venais juste de t'endormir qu'on était jamais allé en rendez-vous, il fallait que je change ça.
_ Toujours aussi attentioné H, merci."
J'ai embrassé sa joue rapidement. Je n'étais pas très à l'aise avec ce genre de geste. Je ne l'avais jamais été. Avec aucun de mes ex copains ou mes parents, ou Harry. Jamais. Mais il rendait les choses plus simples, il évitait de me mettre dans des situations que je n'aimais pas ou me mettais assez à l'aise pour que j'oublie où j'étais. J'avais presque terminé ma dernière crêpe quand il attrapa mon coude pour me tourner légèrement vers lui.
"T'as du chocolat sur la joue.
_ Où ça ?"
Il tourna mon visage de façon à ce qu'il soit complètement vers le sien puis il se saisit d'une de nos nombreuses serviettes afin d'essuyer le chocolat qui avait tâché mon visage. Je le remerciai alors qu'il avait ses yeux fixés dans les miens.
"J'ai envie de t'embrasser Lily, là tout de suite maintenant.
_ Y a du monde autour.
_ Je sais, mais j'ai envie de savoir si je peux encore goûter le sucré de tes lèvres malgré le chocolat.
_ Dis pas des trucs comme ça.
_ Pourquoi ? Je dis que la vérité.
_ Parce qu'il y a du monde autour et maintenant je vais te laisser ..."
Je ne pus terminer ma phrase, ses lèvres étaient déjà sur les miennes. Les gens autour de nous avait disparus, on était tous seuls dans notre monde. Je n'avais aucune idée de ce qu'il voulait dire quand il disait que mes lèvres étaient sucrées mais les siennes étaient similaire un nuage tout blanc. Jolies et légères.
"Même avec du chocolat j'arrive à discerner ton goût, c'est parfait.
_ Tant mieux.
_ Tant mieux pour moi."
On a ensuite fini de manger, on a tout jeté et on est reparti en direction de l'appartement. Les rues étaient presque vides et complètement calmes. Je tenais son bras près de mon corps et on avançait en rythme.
"Tu sais hier soir, j'ai pensé à autre chose.
_ Pendant que je dormais ?
_ Pendant que tu dormais oui.
_ Et à quoi donc pensais-tu ? Si je peux demander.
_ J'ai le droit de te donner un surnom niais maintenant.
_ Lilian c'est bien aussi.
_ Tout le monde t'appelle Lilian, j'ai pas envie d'être tout le monde.
_ T'es pas tout le monde."
On est rentrés pas trop tard, les lumières du hall d'entrée de l'immeuble étaient encore allumées et l'ascenceur faisait encore des allers-retours réguliers. Il lui fallut deux minutes pour repêcher ses clés dans sa poches de jeans. Deux minutes pendant lesquelles j'en profitai pour enlever ma veste. Une fois dans l'entrée, je l'ai balancée sur le meuble et me suis déchaussée en quelques secondes. Il me regarda faire les yeux pleins d'étonnement mais il suivit. Plus lentement. Il rangea nos deux vestes correctement et mit nos chaussures dans le meuble prévu à cet effet. Il se dirigea ensuite vers la cuisine où il se mit à fermer les volets éléctriques et à ranger les quelques papiers qu'il s'était contenté de déposer plus tôt dans la soirée. J'étais restée plantée au niveau du couloir, il était dos à moi. "Tu viens pas te coucher ?" Ai-je réussis à dire une fois ma surprise passée. Il ne se retourna pas et me dis qu'il devait mettre quelques petits trucs en ordre pour le lendemain. J'étais vexée d'être ignorée, je n'étais qu'une fille comme les autres après tout. Du coup, j'ai enlevé mon jean et mon t-shirt, me retrouvant en sous-vêtements. Puis, j'ai lancé mon t-shirt dans sa direction. Il s'est retourné, la surprise a vite laissé sa place à un sourire en coin malicieux et il a laissé ses yeux me caresser.
"On a pas toute la nuit Styles.
_ T'es sûre que je peux pas t'avoir pour toute la nuit bébé ?
_ Bébé ? Demandai-je en fronçant les sourcils.
_ Bébé. Affirma-t-il."
Je l'ai laissé venir jusqu'à moi et il m'a entraînée vers la chambre. Et il est arrivé en retard au studio le lendemain. Tout ça parce qu'il m'a eut rien qu'à lui toute la nuit.


Photo prise le lendemain par Gemma qui était passé à l'appartement pour dîner.


Prise le soir du rendez-vous, disponible en plus grand dans le scrapbook.